Charte de la Francophonie
adoptée par la Conférence ministérielle de la
Francophonie
Antananarivo, le 23 novembre 2005
Préambule
La Francophonie doit tenir compte des mutations historiques et
des grandes évolutions politiques, économiques, technologiques
et culturelles qui marquent le XXIe siècle pour affirmer
sa présence et son utilité dans un monde respectueux de la
diversité culturelle et linguistique, dans lequel la langue
française et les valeurs universelles se développent et
contribuent à une action multilatérale originale et à
la formation d'une communauté internationale
solidaire.
La langue française constitue aujourd'hui un précieux
héritage commun qui fonde le socle de la Francophonie, ensemble
pluriel et divers. Elle est aussi un moyen d'accès
à la modernité, un outil de communication, de réflexion et
de création qui favorise l'échange d'expériences.
Cette histoire, grâce à laquelle le monde qui partage
la langue française existe et se développe, est portée par
la vision des chefs d'État et de gouvernement et par les
nombreux militants de la cause francophone et les multiples
organisations privées et publiques qui, depuis longtemps,
oeuvrent pour le rayonnement de la langue française, le
dialogue des cultures et la culture du dialogue.
Elle a aussi été portée par l'Agence de coopération
culturelle et technique, seule organisation
intergouvernementale de la Francophonie issue de la Convention
de Niamey en 1970, devenue l'Agence de la Francophonie
après la révision de sa charte à Hanoi, en
1997.
Afin de donner à la Francophonie sa pleine dimension
politique, les chefs d'État et de gouvernement, comme ils
en avaient décidé à Cotonou en 1995, ont élu un Secrétaire
général, clé de voûte du système institutionnel
francophone, de même que la Conférence ministérielle, en
1998 à Bucarest, a pris acte de la décision du Conseil
permanent d'adopter l'appellation " Organisation
internationale de la Francophonie ".
À Ouagadougou, en 2004, réunis en Xe Sommet, les chefs
d'État et de gouvernement ont approuvé les nouvelles
missions stratégiques de la Francophonie et ont pris la
décision de parachever la réforme institutionnelle afin de
mieux fonder la personnalité juridique de l'Organisation
internationale de la Francophonie et de préciser le cadre
d'exercice des attributions du Secrétaire général.
Tel est l'objet de la présente Charte, qui donne à
l'ACCT devenue Agence de la Francophonie, l'appellation
d'Organisation internationale de la Francophonie.
Titre I: Des objectifs
Article 1: Objectifs
La Francophonie, consciente des liens que crée entre ses
membres le partage de la langue française et des valeurs
universelles, et souhaitant les utiliser au service de la paix,
de la coopération, de la solidarité et du développement
durable, a pour objectifs d'aider: à
l'instauration et au développement de la démocratie, à
la prévention, à la gestion et au règlement des
conflits, et au soutien à l'État de droit et aux
droits de l'Homme; à l'intensification du dialogue
des cultures et des civilisations; au rapprochement des peuples
par leur connaissance mutuelle; au renforcement de leur
solidarité par des actions de coopération multilatérale en vue
de favoriser l'essor de leurs économies; à la
promotion de l'éducation et de la formation. Le Sommet peut
assigner d'autres objectifs à la Francophonie.
La Francophonie respecte la souveraineté des États, leurs
langues et leurs cultures. Elle observe la plus stricte
neutralité dans les questions de politique intérieure.
Les institutions de la présente Charte concourent, pour ce qui
les concerne, à la réalisation de ces objectifs et au
respect de ces principes.
Titre II: De l'organisation institutionnelle
Article 2: Institutions et opérateurs
Les institutions de la Francophonie sont:
1. Les instances de la Francophonie :
- La Conférence des chefs d'État et de gouvernement des
pays ayant le français en partage, ci-après appelée
le " Sommet ";
La Conférence ministérielle de la Francophonie, ci-après
appelée "Conférence ministérielle";
- Le Conseil permanent de la Francophonie, ci-après appelé
" Conseil permanent".
2. Le Secrétaire général de la Francophonie.
3. L'Organisation internationale de la Francophonie
(OIF).
4. L'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), qui
est l'Assemblée consultative de la Francophonie.
5. Les opérateurs directs et reconnus du Sommet, qui
concourent, dans les domaines de leurs compétences, aux
objectifs de la Francophonie tels que définis dans la présente
Charte :
- l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF);
- TV5, la télévision internationale francophone;
- l'Université Senghor d'Alexandrie;
- l'Association internationale des maires et responsables
des capitales et des métropoles partiellement ou
entièrement francophones (AIMF).
6. Les Conférences ministérielles permanentes: la Conférence
des ministres de l'Éducation des pays ayant le
français en partage (Confémen) et la Conférence des
ministres de la Jeunesse et des Sports des pays ayant le
français en partage (Conféjes).
Article 3: Sommet
Le Sommet, instance suprême de la Francophonie, se compose
des chefs d'État et de gouvernement des pays ayant le
français en partage. Il se réunit tous les deux ans.
Il est présidé par le chef d'État ou de gouvernement du
pays hôte du Sommet jusqu'au Sommet suivant.
Il statue sur l'admission de nouveaux membres de plein
droit, de membres associés et de membres observateurs à
l'OIF.
Il définit les orientations de la Francophonie de manière
à assurer son rayonnement dans le monde.
Il adopte toute résolution qu'il juge nécessaire au bon
fonctionnement de la Francophonie et à la réalisation de
ses objectifs.
Il élit le Secrétaire général, conformément aux dispositions de
l'article 6 de la présente Charte.
Article 4: Conférence ministérielle
La Conférence ministérielle se compose de tous les membres du
Sommet. Chaque membre est représenté par le ministre des
Affaires étrangères ou le ministre chargé de la
Francophonie, ou son délégué. Le Secrétaire général de la
Francophonie siège de droit à la Conférence
ministérielle, sans prendre part au vote.
La Conférence ministérielle est présidée par le ministre des
Affaires étrangères ou le ministre chargé de la
Francophonie du pays hôte du Sommet, un an avant et un an
après celui-ci.
La Conférence ministérielle se prononce sur les grands axes de
l'action multilatérale francophone.
La Conférence ministérielle prépare le Sommet. Elle veille
à l'exécution des décisions arrêtées par le
Sommet et prend toutes initiatives à cet effet. Elle
adopte le budget et les rapports financiers de l'OIF ainsi
que la répartition du Fonds multilatéral unique.
La Conférence ministérielle nomme le Commissaire aux comptes de
l'OIF et du FMU. Sur saisine d'un État membre ou
d'un gouvernement participant, la Conférence ministérielle
demande au Secrétaire général de fournir toute information
concernant l'utilisation du Fonds.
La Conférence ministérielle définit les conditions dans
lesquelles les commissaires aux comptes des opérateurs sont
appelés à coopérer avec le Commissaire aux comptes de
l'OIF et du FMU.
La Conférence ministérielle recommande au Sommet
l'admission de nouveaux membres et de nouveaux membres
associés ou observateurs, ainsi que la nature de leurs droits
et obligations.
La Conférence ministérielle fixe les barèmes des
contributions statutaires à l'OIF. La Conférence
ministérielle peut décider de déplacer le siège de
l'OIF. La Conférence ministérielle nomme les
liquidateurs.
La Conférence ministérielle crée tout organe subsidiaire
nécessaire au bon fonctionnement de l'OIF.
Les modalités de fonctionnement de la Conférence ministérielle
sont précisées dans son Règlement intérieur.
Article 5: Conseil permanent de la Francophonie
Le Conseil permanent est l'instance chargée de la
préparation et du suivi du Sommet, sous l'autorité de la
Conférence ministérielle.
Le Conseil permanent est composé des représentants personnels
dûment accrédités par les chefs d'États ou de
gouvernements membres du Sommet.
Le Conseil permanent est présidé par le Secrétaire général de
la Francophonie. Il se prononce sur ses propositions et le
soutient dans l'exercice de ses fonctions.
Le Conseil permanent de la Francophonie a pour missions :
- de veiller à l'exécution des décisions prises par la
Conférence ministérielle;
- d'examiner les propositions de répartition du FMU ainsi
que l'exécution des décisions d'affectation;
- d'examiner les rapports financiers et les prévisions
budgétaires de l'OIF;
- d'examiner et d'adopter l'ordre du jour
provisoire des réunions de la Conférence ministérielle;
- de faire rapport à la Conférence ministérielle sur
l'instruction des demandes d'adhésion ou de
modification de statut;
- d'exercer son rôle d'animateur, de coordonnateur
et d'arbitre. Il dispose à cet effet des commissions
suivantes: la commission politique, la commission économique,
la commission de coopération et de programmation, et la
commission administrative et financière. Ces commissions
sont présidées par un représentant d'un État ou d'un
gouvernement membre, qu'il désigne sur proposition de la
commission concernée;
- d'adopter le statut du personnel et le règlement
financier;
- d'examiner et d'approuver les projets de
programmation;
- de procéder aux évaluations des programmes des
opérateurs;
- de nommer le Contrôleur financier;
- de remplir toute autre mission que lui confie la Conférence
ministérielle.
En tant que de besoin, le Secrétaire général réunit le Conseil
permanent.
Les modalités de fonctionnement du Conseil permanent sont
fixées par son Règlement intérieur.
Article 6: Secrétaire général
Le Secrétaire général de la Francophonie préside le Conseil de
coopération. Il est représenté dans les instances des
opérateurs. Il dirige l'Organisation internationale de la
Francophonie.
Le Secrétaire général est élu pour quatre ans par les chefs
d'État et de gouvernement. Son mandat peut être
renouvelé. Il est placé sous l'autorité des
instances.
Le statut du Secrétaire général a un caractère
international. Le Secrétaire général ne demande ni ne
reçoit d'instructions ou d'émoluments d'aucun
gouvernement ni d'aucune autorité extérieure.
Il est responsable du Secrétariat de toutes les instances de la
Francophonie, aux sessions desquelles il assiste.
Il préside le Conseil permanent, dont il prépare l'ordre du
jour. Il ne prend pas part au vote. Il veille à la mise en
œuvre des mesures adoptées, dont il rend compte.
Le Secrétaire général est le représentant légal de l'OIF.
À ce titre, il engage l'Organisation et signe les
accords internationaux. Il peut déléguer ses pouvoirs.
Le Secrétaire général rend compte au Sommet de l'exécution
de son mandat.
Le Secrétaire général nomme le personnel et ordonne les
dépenses. Il est responsable de l'administration et du
budget de l'OIF dont il peut déléguer la gestion.
Le Secrétaire général est chargé de l'organisation et du
suivi des conférences ministérielles sectorielles décidées par
le Sommet.
Article 7: Fonctions politiques
Le Secrétaire général conduit l'action politique de la
Francophonie, dont il est le porte-parole et le représentant
officiel au niveau international.
Il exerce ses prérogatives dans le respect de celles du
président en exercice du Sommet et du président de la
Conférence ministérielle.
Le Secrétaire général se tient informé en permanence de
l'état des pratiques de la démocratie, des droits et des
libertés dans l'espace francophone.
En cas d'urgence, le Secrétaire général saisit le Conseil
permanent et, compte tenu de la gravité des événements, le
président de la Conférence ministérielle, des situations de
crise ou de conflit dans lesquelles des membres peuvent
être ou sont impliqués. Il propose les mesures spécifiques
pour leur prévention, leur gestion et leur règlement,
éventuellement en collaboration avec d'autres organisations
internationales.
Article 8: Fonctions en matière de
coopération
Le Secrétaire général propose aux instances, conformément aux
orientations du Sommet, les axes prioritaires de l'action
francophone multilatérale. Il le fait en concertation avec les
opérateurs.
Il propose la répartition du FMU et il ordonne les décisions
budgétaires et financières qui y sont relatives.
Le Secrétaire général est responsable de l'animation de la
coopération multilatérale francophone financée par le
FMU.
Dans l'accomplissement de ces fonctions, il nomme,
après consultation du CPF, un Administrateur chargé
d'exécuter, d'animer et de gérer la coopération
intergouvernementale multilatérale, ainsi que d'assurer,
sous son autorité, la gestion des affaires administratives et
financières. L'Administrateur propose au Secrétaire
général les programmes de coopération de l'OIF qui sont
définis dans le cadre des décisions du Sommet. Il est chargé de
leur mise en œuvre. Il participe aux travaux des
instances. Il contribue à la préparation de la Conférence
des organisations internationales non gouvernementales, ainsi
qu'à l'organisation et au suivi des conférences
ministérielles sectorielles décidées par le Sommet et confiées
à l'OIF. L'Administrateur est nommé pour quatre
ans et sa mission peut être renouvelée. Il exerce ses
fonctions par délégation du Secrétaire général.
Le Secrétaire général évalue l'action de coopération
intergouvernementale francophone, telle que décidée. Il veille
à l'harmonisation des programmes et des actions de
l'ensemble des opérateurs directs reconnus.
A cette fin, il préside un Conseil de coopération, qui réunit
l'Administrateur de l'OIF, les responsables des
opérateurs ainsi que de l'APF. Il exerce ces fonctions avec
impartialité, objectivité et équité. Le Conseil de coopération
assure, de manière permanente, la cohérence, la
complémentarité et la synergie des programmes de coopération
des opérateurs.
Article 9: Organisation internationale de la
Francophonie
L'Agence de coopération culturelle et technique créée par
la Convention de Niamey du 20 mars 1970 et devenue l'Agence
de la Francophonie, prend l'appellation " Organisation
internationale de la Francophonie ".
L'Organisation internationale de la Francophonie est une
personne morale de droit international public et possède
la personnalité juridique.
L'OIF peut contracter, acquérir, aliéner tous biens
mobiliers et immobiliers, ester en justice ainsi que recevoir
des dons, legs et subventions des gouvernements, des
institutions publiques ou privées, ou des particuliers.
Elle est le siège juridique et administratif des
attributions du Secrétaire général.
L'OIF remplit toutes tâches d'étude,
d'information, de coordination et d'action. Elle est
habilitée à faire tout acte nécessaire à la poursuite
de ses objectifs.
L'OIF collabore avec les diverses organisations
internationales et régionales sur la base des principes et des
formes de coopération multilatérale reconnus.
L'ensemble du personnel de l'OIF est régi par son
propre statut et règlement du personnel, dans le respect
du règlement financier. Le statut du personnel a un
caractère international.
Le siège de l'Organisation internationale de la
Francophonie est fixé à Paris.
Article 10: États et gouvernements membres, membres associés
et observateurs
Les États parties à la Convention de Niamey sont membres
de l'OIF. En outre, la présente Charte ne porte pas
préjudice aux situations existantes en ce qui concerne la
participation d'États et de gouvernements tant aux
instances de l'Organisation internationale de la
Francophonie qu'aux instances de l'Agence de la
Francophonie.
Tout État qui n'est pas devenu partie à la Convention
dans les conditions prévues aux articles 4 et 5 de celle-ci,
devient membre de l'OIF s'il a été admis à
participer au Sommet.
Dans le plein respect de la souveraineté et de la compétence
internationale des États membres, tout gouvernement peut
être admis comme gouvernement participant aux
institutions, aux activités et aux programmes de l'OIF,
sous réserve de l'approbation de l'État membre dont
relève le territoire sur lequel le gouvernement
participant concerné exerce son autorité, et selon les
modalités convenues entre ce gouvernement et celui de
l'État membre.
La nature et l'étendue des droits et obligations des
membres, des membres associés et des observateurs sont
déterminées par le texte portant statut et modalités
d'adhésion.
Tout membre peut se retirer de l'OIF en avisant le
gouvernement du pays qui exerce la présidence du Sommet ou le
gouvernement du pays où est fixé le siège de
l'OIF, au moins six mois avant la plus proche réunion du
Sommet. Le retrait prend effet à l'expiration du délai
de six mois suivant cette notification.
Toutefois, le membre concerné demeure tenu d'acquitter le
montant total des contributions dont il est redevable.
Article 11: Représentations permanentes de
l'OIF
Sur proposition du Secrétaire général, la Conférence
ministérielle peut établir des représentations dans les
diverses régions géographiques de l'espace francophone et
auprès d'institutions internationales, et décider de
manière équilibrée du lieu, de la composition, ainsi que
des fonctions et du mode de financement de ces
représentations.
Titre III: Des dispositions diverses
Article 12: De la Conférence des organisations internationales
non gouvernementales et des organisations de la société
civile
Tous les deux ans, le Secrétaire général de la Francophonie
convoque une conférence des organisations internationales non
gouvernementales, conformément aux directives adoptées par la
Conférence ministérielle.
Article 13: Langue
La langue officielle et de travail des institutions et
opérateurs de la Francophonie est le français.
Article 14: Interprétation de la Charte
Toute décision relative à l'interprétation de la
présente Charte est prise par la Conférence ministérielle de la
Francophonie.
Article 15: Révision de la Charte
La Conférence ministérielle a compétence pour amender la
présente Charte.
Le gouvernement de l'État sur le territoire duquel est fixé
le siège de l'OIF notifie à tous les membres
ainsi qu'au Secrétaire général toute révision apportée
à la présente Charte.
Article 16: Dissolution
L'OIF est dissoute :
- soit si toutes les parties à la Convention,
éventuellement sauf une, ont dénoncé celle-ci;
- soit si la Conférence ministérielle de la Francophonie en
décide la dissolution.
En cas de dissolution, l'OIF n'a d'existence
qu'aux fins de sa liquidation et ses affaires sont
liquidées par des liquidateurs, nommés conformément à
l'article 4, qui procéderont à la réalisation de
l'actif de l'OIF et à l'extinction de son
passif. Le solde actif ou passif sera réparti au prorata des
contributions respectives.
Article 17: Entrée en vigueur
La présente Charte prend effet à partir de son adoption
par la Conférence ministérielle de la Francophonie.
Statuts et modalités d'adhésion à la Conférence des
chefs d'Etat et de gouvernement des pays ayant le
français en partage
(texte adopté par le Sommet de Beyrouth - 20 octobre 2002)
Le présent document portant " statuts et modalités d'adhésion à
la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement des pays
ayant le français en partage ", adopté par le Sommet de
Beyrouth le 20 octobre 2002, se substitue au document issu des
travaux du Sommet de Cotonou et amendé au Sommet de
Hanoi.
CHAPITRE I: STATUTS
A) Statut de Membre de plein droit
Les membres de plein droit participent pleinement à l'ensemble
des instances de la Francophonie, soit :
• Sommet de la Francophonie,
• Conférence ministérielle de la Francophonie,
• Conseil permanent de la Francophonie.
Ils participent également aux :
• Conférences ministérielles sectorielles de la
Francophonie,
• Commissions du Conseil permanent de la Francophonie
(Commission politique, Commission économique, Commission de
coopération).
Les membres de plein droit sont seuls admis :
• à présenter des candidatures aux postes à pourvoir dans les
institutions de la Francophonie;
• à se porter candidats pour accueillir les réunions des
instances (Sommet, Conférence ministérielle de la Francophonie
et Conseil permanent de la Francophonie);
• à prendre part à un vote au sein des instances mentionnées
ci-dessus.
B) Statut de Membre Associé
Les membres associés assistent aux instances suivantes :
• au Sommet sans intervenir dans les débats; toutefois, après
accord de la Présidence, ils peuvent présenter une
communication,
• à la Conférence ministérielle de la Francophonie, dans les
mêmes conditions.
Ils siègent à la table de façon distincte.
Ils n'assistent pas aux séances à huis clos de ces
instances
Les membres associés participent:
• au Conseil permanent de la Francophonie et à ses commissions
avec voix délibérative.
Ils ne participent ni n'assistent aux séances à huis clos du
CPF.
Les membres associés peuvent être invités à participer aux
autres manifestations de la Francophonie: conférences
ministérielles sectorielles, colloques, réunions d'experts,
etc.
Les membres associés reçoivent l'information et la
documentation non confidentielles diffusées par le Secrétariat
des instances.
Ils peuvent contribuer volontairement au financement de la
coopération multilatérale francophone dans le cadre du
FMU.
Ils ne peuvent pas se porter candidats pour accueillir les
réunions des instances de la Francophonie (Sommet, Conférence
ministérielle de la Francophonie et Conseil permanent de la
Francophonie).
L'accès au statut de membre associé répond à des conditions
strictes. Il est réservé à des Etats et des gouvernements pour
lesquels le français est d'ores et déjà l'une des langues
officielles ou d'un usage habituel et courant et qui partagent
les valeurs de la Francophonie.
C) Statut d'Observateur
Les observateurs assistent aux instances suivantes :
• au Sommet, sans intervenir dans les débats,
• à la Conférence ministérielle, dans les mêmes conditions. Ils
peuvent toutefois, après accord de la Présidence, présenter une
communication.
Les observateurs n'assistent pas :
• aux sessions du Conseil permanent de la Francophonie, ni aux
réunions de ses Commissions.
Ils n'assistent pas non plus aux huis clos de l'une quelconque
des instances de la Francophonie.
Les observateurs siègent dans la salle de façon
distincte.
Les observateurs peuvent être invités à assister aux autres
manifestations de la Francophonie: conférences ministérielles
sectorielles, colloques, réunions d'experts, etc.
Les observateurs peuvent contribuer volontairement au
financement de la coopération multilatérale francophone dans le
cadre du Fonds multilatéral unique (FMU).
Ils ne peuvent pas se porter candidats pour accueillir les
réunions des instances de la Francophonie (Sommet, Conférence
ministérielle de la Francophonie et Conseil permanent de la
Francophonie).
Les observateurs reçoivent l'information et la documentation
non confidentielles diffusées par le Secrétariat des
instances.
Le statut d'observateur peut être accordé à un Etat ou à un
gouvernement.
Dans le souci de privilégier l'objectif d'approfondissement de
la communauté francophone, le statut d'observateur est accordé
à titre pérenne.
D) Statut d'Invité spécial
Le statut d'invité spécial vise les entités ou collectivités
territoriales non souveraines - ressortissantes d'Etats non
membres de la Francophonie - qui en font la demande, dès lors
que ces entités ou collectivités manifestent leur volonté
d'engagement dans la Francophonie et que l'usage de la langue
française est attesté sur leur territoire.
Ces dispositions sont applicables sous réserve de l'accord de
l'Etat dont relèvent ces entités ou collectivités.
Le statut d'invité spécial ne concerne que le Sommet. Il est
accordé à l'occasion de chaque Sommet et n'est donc pas
reconductible automatiquement.
Les demandes formulées par les entités ou les collectivités
territoriales précitées sont appréciées selon la procédure
prévue dans le présent document.
Les invités spéciaux assistent à la séance inaugurale du
Sommet, ainsi qu'aux séances consacrées au volet coopération.
Ils n'ont pas voix délibérative et siègent dans la salle de
façon distincte.
Ils sont également invités à participer aux manifestations
sociales et culturelles. Ils reçoivent les documents du
Sommet.
L'OIF pourra développer avec leurs autorités des contacts
occasionnels et privilégiés, afin de contribuer à mettre en
oeuvre des programmes particuliers de soutien à la langue
française ainsi que pour favoriser leur participation, sur une
base volontaire, à certains programmes de coopération.
CHAPITRE II: PROCEDURES D'ADHESION
Toute nouvelle demande d'adhésion en qualité d'observateur ou
de membre associé doit être introduite par une lettre du chef
de l'Etat ou du gouvernement intéressé, adressée par les voies
diplomatiques habituelles, au Président en exercice de la
Conférence des chefs d'Etat ou de gouvernement, c'est-à-dire au
chef de l'Etat ou du gouvernement du dernier pays ayant
accueilli la Conférence. Cette demande accompagnée d'un dossier
circonstancié de candidature doit être déposée au moins six
mois avant la tenue du Sommet. Elle est aussitôt communiquée au
Secrétaire général de la Francophonie pour instruction.
L'accession à un statut supérieur n'est pas de droit.
Le passage du statut d'observateur au statut de membre associé
tout comme celui de membre associé à celui de membre de plein
droit nécessite une demande formelle adressée directement au
Secrétaire général de la Francophonie, en sa qualité de
Président du Conseil permanent de la Francophonie. La demande
accompagnée d'un dossier circonstancié doit être déposée dans
un délai de six mois avant la tenue du prochain Sommet pour
qu'elle puisse être instruite. La procédure suivie est alors
identique à celle des nouvelles adhésions.
Le Secrétaire général de l'OIF, en sa qualité de Président du
Conseil permanent de la Francophonie, soumet la demande et le
dossier à l'examen du Conseil. Celui-ci constitue en son sein
une commission ad hoc (dite " Commission sur les demandes
d'adhésion ou de modification de statut "), ouverte aux seuls
membres de plein droit et chargée de l'instruction des
dossiers.
Cette commission établit un rapport détaillé qu'elle soumet au
Conseil permanent de la Francophonie. Celui-ci, après examen,
adopte un avis destiné à la Conférence ministérielle.
La commission ad hoc peut en tant que de besoin compter sur le
rapport d'une mission d'enquête nommée par le Secrétaire
général de la Francophonie dans le but d'évaluer sur le terrain
le respect des critères d'adhésion.
La Conférence ministérielle formule une recommandation destinée
au Sommet, qui est déposée par son Président.
A l'ouverture de ses travaux, le Sommet, sur la base des
recommandations de la Conférence ministérielle, délibérant à
huis clos et à l'unanimité, décide d'accueillir ou non le
nouveau requérant.
Aucun Etat ou gouvernement ne peut accéder au statut de membre
de plein droit sans avoir été au préalable membre
associé.
CHAPITRE III: CONSTITUTION DES DOSSIERS
A) Pour l'obtention du statut d'Invité spécial
Une demande motivée, adressée au Secrétaire général de
l'Organisation internationale de la Francophonie dans les
conditions prévues par les procédures d'adhésion du Chapitre II
ci-dessus, suffit.
B) Pour l'obtention du statut d'Observateur
La demande de candidature doit être impérativement accompagnée
d'un dossier comportant un exposé des motifs.
Toute demande de participation en qualité d'observateur doit se
fonder sur une volonté de favoriser le développement de l'usage
du français, quel que soit son usage effectif au moment de la
demande.
Cette demande doit aussi traduire un intérêt réel pour les
valeurs défendues par la Francophonie, pour ses programmes dans
le cadre de la coopération multilatérale francophone ainsi que
pour les efforts développés en faveur de la concertation
francophone dans les organisations intergouvernementales et les
grandes manifestations internationales.
C) Pour l'obtention du statut de Membre Associé
La demande doit être impérativement accompagnée d'un dossier
comportant un exposé des motifs et tous les éléments
d'information qui permettront d'en apprécier la
pertinence.
Toute demande d'accession au statut de membre associé doit se
fonder sur une démonstration détaillée d'une situation
satisfaisante au regard de l'usage du français dans le pays
concerné et traduire une réelle volonté d'engagement dans la
Francophonie, tant au plan national qu'international, en
souscrivant à ses valeurs, telles qu'affirmées par sa Charte et
par les Déclarations de ses Sommets et Conférences
ministérielles (reprise de l'acquis francophone).
Dans un souci de cohérence, les candidats admis à la Conférence
des chefs d'Etat et de gouvernement des pays ayant le français
en partage sont invités à présenter une demande d'adhésion à
l'Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF),
conformément à l'article 11 ae la Charte de la
Francophonie.
Par ailleurs, il sera tenu compte de la présence
d'établissements adhérents à l'AUF, ainsi que de l'adhésion
d'une section du Parlement à l'APF ou de certaines villes à
l'AIMF, ou encore de la participation des candidats à la
CONFEMEN ou à la CONFEJES.
Parmi les éléments d'information requis pour l'instruction de
la demande, il y a lieu de distinguer :
dans l'espace linguistique :
• le statut du français [langue nationale, officielle,
d'enseignement, seconde, étrangère la plus favorisée)
• les mesures éventuelles, législatives ou réglementaires,
concernant le français
• l'évolution concernant la place du français dans le pays par
rapport aux autres langues
• le nombre et le pourcentage de francophones estimés
• l'existence d'une structure spécifique chargée de l'action en
faveur du français
• la présence d'associations oeuvrant en faveur de la langue
française
dans l'espace pédagogique :
• la scolarisation en français (auand celui-ci n 'est pas
langue première)
• le nombre total d'élèves et d'heures d'enseignement du et en
français aux niveaux primaire, secondaire et supérieur
• la scolarisation dans d'autres langues internationales
• la présence de filières francophones dans l'enseignement
supérieur
• la présence de départements de langue française
• l'estimation du nombre d'étudiants nationaux poursuivant
leurs études dans les pays francophones
• l'estimation du nombre d'enseignants et d'assistants de
français en provenance de pays francophones
• l'utilisation d'un enseignement francophone à distance
• l'indication de réformes éducatives concernant l'enseignement
du français mises en application ou en passe de l'être
• la situation de l'édition scolaire en français
• l'existence de partenariats entre établissements
d'enseignement du pays et des établissements d'enseignement de
pays francophones
• le volume de bourses à destination d'établissements
francophones à l'étranger ou de bourses de stages pour des
formations courtes.
dans l'espace culturel :
• les manifestations francophones les plus marquantes
(littérature, théâtre, musique, arts de la rue, cinéma,
multimédias, arts plastiques, rencontres d'auteurs et de
créateurs)
• l'existence de centres ou d'instituts culturels
francophones
• la circulation des spectacles et expositions
francophones
• les programmes et projets de développement culturel menés en
bilatéral ou multilatéral francophone
• la collaboration avec des centres culturels francophones
étrangers
• l'existence d'un public consommateur d'activités culturelles
francophones
• la présence de réseaux d'éditeurs, d'imprimeurs et de
distributeurs dans le livre et la presse écrite en
français
• l'existence d'un statut des minorités linguistiques et
culturelles francophones (reconnaissance et promotion de la
langue française)
• l'expression et la présence de la langue française dans
l'espace public (médias, événements culturels, débats de
société)
• l'émergence d'auteurs écrivant directement en français
dans l'espace de communication :
• les principaux titres de la presse écrite en langue française
importés dans le pays
• les principaux titres de la presse écrite édités dans le
pays
• l'indication des principaux points de vente (hôtels,
aéroports, librairies, kiosques)
• la vitalité de la presse francophone
• la captation de chaînes de radio en langue française
• les programmes des chaînes n 'émettant que partiellement en
français (contenu)
• l'évolution du paysage radiophonique francophone
• la réception ae chaînes de télévision en langue
française
• le contenu des chaînes n 'émettant que partiellement en
français
• les hôtels équipés pour la réception de chaînes francophones
(câble et satellite)
• les modifications majeures intervenues dans le paysage
audiovisuel (dans un sens
• favorable ou défavorable au développement de la langue
française et de la francophonie, création ou suppression de
programmes en langue française, accès à de nouvelles
chaînes)
• l'existence d'accords de coopération (formation du personnel,
aide technique et en matériel) et de coproduction avec des pays
francophones
• l'état de la législation du pays concernant la liberté de la
presse et de l'audiovisuel.
dans l'espace économique :
• les investissements directs en provenance de pays
francophones
• les grands contrats signés récemment avec des pays
francophones
• les accords commerciaux et de protection des investissements
avec des pays francophones
• les importations de pays francophones et exportations vers
des pays francophones
• l'organisation de la concertation dans le cadre de l'OMC avec
d'autres pays francophones
• l'évolution de la pratique des langues dans les
entreprises
• la solidarité envers les pays en développement.
dans l'espace politique et juridique :
• l'évolution de la démocratie et de l'Etat de droit
• l'existence de services officiels chargés du suivi des
questions de droits de l'Homme
• la signature ou ratification de traités ayant le droit comme
champ d'application
• les programmes importants de coopération juridique avec des
pays francophones
pour le rayonnement de la Francophonie :
• l'initiative la plus réussie en matière de promotion de la
Francophonie
• l'attachement à la promotion de la diversité culturelle
• les manifestations centrées sur la Francophonie
dans l'espace associatif :
• la présence d'associations locales qui se réfèrent
explicitement à la langue française ou à la Francophonie
(regroupements professionnels, associations de femmes et de
jeunes)
• l'affiliation de ces associations à des associations
internationales francophones
• les principales évolutions concernant la vie associative
francophone
• la présence du français dans les loisirs et sur les lieux
publics.
au plan international et multilatéral:
• la reprise de l'acquis francophone
• la participation effective et régulière à la concertation
francophone dans les Organisations internationales ou dans les
grandes Conférences ou Sommets mondiaux et régionaux
• la participation à des groupes d'Ambassadeurs francophones
auprès des Organisations internationales
• l'engagement de principe d'utiliser la langue française dans
les enceintes internationales, lorsque la langue nationale de
l'Etat membre n'est pas reconnue comme langue de travail.
D) Pour l'obtention du statut de Membre de plein
droit
Le membre associé fera rapport annuellement au Conseil
permanent de la Francophonie en fonction des éléments
d'appréciation figurant sous la lettre C qui précède.
L'accès du membre associé au statut de membre à part entière
n'est pas de droit. La demande formelle de changement de statut
devra faire apparaître les progrès et les avancées
substantielles accomplis par rapport à la situation présentée
au moment de l'obtention du statut de membre associé. Ces
progrès et ces avancées devront refléter un engagement accru du
membre associé dans la concertation et la coopération
francophones, ainsi qu'un usage en progrès de la langue
française.